Un repas pas du tout équilibré ...

Camille mangeait lentement une assiette pleine de frites biens grasses et salées. Il y avait aussi une glace à la vanille et au chocolat.
Camille soupirait de temps en temps et buvait quelques gorgées de son coca. Elle avait dans son sac, son livre préféré qu'elle lisait à longueur de journée. C'est " Une vie " de Maupassant. Elle le redécouvrait et l'appréciait toujours autant.
Elle allait le sortir quand elle sentit approcher quelqu'un. Elle releva la tête lentement et sourit à la nouvelle venue.
- Salut ! lança-t-elle.

-Coucou ! lanca Samara.
Elle observa l'assiette de frites de Camille. C'était appétissant, mais elle n'avait pas très faim. Elle avait comme un noeud dans l'estomac.
- Comment ca va ? demanda-t-elle joyeusement.

Camille sourit et invita d'un signe de main, Samara à s'asseoir.
- Je vais bien ! je te remercie ! et toi ? tu ne m'a pas l'air en si bonne forme ...
Camille croisa les bras et mit l'assiette de frite entre elles deux pour que Samara puisse en prendre si elle le souhaitait.
Elle sourit gentiment et but une gorgée de coca.
- Et tes cours ? tout se passe bien ...

Elle s'assit à côté de Camille.
- Si si, ca va , affirma-t-elle sincèrement.
Samara ne se serait pas permis de lui mentir.
- Ben oui, super ! Et toi, tes cours ? demanda-t-elle.
Elle lui sourit pour bien lui montrer qu'elle n'allait pas mal.

Camille sourit et prit quelques frites.
- Bon alors je suis rassurée ...
Elle passa une main dans ses cheveux et se massa un instant la nuque.
- Moi, mes cours se passent à merveille ... il n'y a pas encore eut de problème ...
Elle avala les frites et sourit à Samara.
- Et en dehors des cours et de l'université ? tout va bien ? demanda-t-elle encore.

- Oui oui, tout va bien, assura-t-elle à nouveau.
Samara réfléchit quelques secondes.
- C'est juste que... j'ai toujours l'impression d'un vide autour de moi...
Ca pouvait paraître bizarre. Mais même lorsqu'il y avait du monde, parfois elle se sentait comme si le monde tournait sans elle.
Elle sourit malgré tout à Camille.
- Des fois... moins il y a de monde, moins je me sens seule... c'est bizarre, non ?

Camille était psychologue à l'université. Elle posa les mains à plat sur la table et regarda tranquillement Samara.
- Le vide ? tu te sens seule ? enfin je veux dire parfois lorsque tu vois des gens ensemble qui s'amusent qui s'embrassent ... ça te rend triste ?
Camille secoua la tête et regarda Samara.
- Tu sais, tu as peut-être l'impression que le monde tourne sans toi parfois, et tu es très triste ... Mais, il y tes proches, ta famille qui sont là pour t'aider et t'en sortir ... et puis en ce moment tu es amoureuse ou quelque chose comme ça ?

- Ma famille... murmura-t-elle.
Elle semblait pensive.
- Ils sont tous morts, sauf une...
Samara réfléchit à ce que Camille venait de dire.
- Tu sais, ce n'est pas que tout va mal, au contraire, expliqua-t-elle. C'est que... c'est bizarre. Je vais bien mais je vais encore mieux quand il n'y a pas beaucoup de monde. Tu vois... je vais mieux maintenant qu'on n'est que deux, que si tout le pays était là.
Elle était vraiment étrange en ce moment. Elle se leva d'un bond et lanca joyeusement :
- J'reviens ! Je vais en cuisine, tu veux quelque chose ?
Son ventre gargouilla bruyament. Elle regarda Camille en souriant.

Camille releva la tête.
- Oh ... je veux bien une glace au chocolat s'il te plait ...
Camille se redressa et regarda Samara. Elle sortie son petit carnet bleu et inscrivit quelque phrases retenue au cours de la discutions puis le rangea.
- Je sais plus quoi faire ... murmura-t-elle si bas que Samara ne pu l'entendre.

C'était vrai que Samara changeait facilement d'humeur, parfois.
- Ok ! acquiesca-t-elle.
Elle alla en cuisine et se prit une assiette de frittes avec une glace vanille chocolat. Elle revint quelques minutes plus tard.
- Et voila ! lanca-t-elle en déposant la glace de Camille sur la table.
Elle posa son assiette et sa glace devant elle en s'asseyant.
- Je suis désolée... dit-elle en sous-entendant bien sûr son changement soudain d'humeur.
Elle sourit à Camille, confuse.